De 1804 à 1938, la faïence de Choisy-le-Roi constitue l’une des principales activités industrielles de cette ville du Val-de-Marne. Elle emploiera en 1930 jusqu’à 1400 ouvriers dans la plus importante des faïenceries locales : H.B.C.M (Hippolyte Boulenger-Creil-Montereau).
Historique : Une manufacture est fondée en 1804 par les frères Paillart, sur un terrain acquis dans l’ancien domaine royal. La faïencerie reste propriété des frères Paillart jusqu’en 1824, elle sera ensuite dirigée par un seul des frères : Valentin et son associé Hippolyte Hautin. Hyppolite Hautin et Louis Boulenger prennent la direction de l’usine après le départ de Valentin Paillart en 1836. La faïencerie devient Boulenger-Hautin et Cie. Il faudra cependant attendre la deuxième génération Boulenger, en 1863 avec Hippolyte Boulenger, pour que la faïencerie locale se transforme en une réussite industrielle. Source wikipédia.
Lorsque Choisy le Roi passe dans les mains d’Henri Boulenger, une faïencerie française de bonne renommée, comme Lunéville chez Keller & Guérin ou Sarreguemines de Monsieur Utzschneider. Chaque année, ils produisent environ une huitaine de décors. Mais Boulenger veut dépasser toutes les manufactures. Il veut être le premier, le plus grand, l’égal de ce qu’a été Lunéville à la fin du 18éme. Il s’oriente donc vers la création de décors pouvant s’enrichir en étant mêlés, entrelacés, et parviennent à produire près d’un décor nouveau tous les mois, en 4 couleurs, tout en y ajoutant les nouveaux décors qui s’installent. Survient alors une découverte prodigieuse.
Sarreguemines met au point un nouveau pochoir à décor en gélatine. On peut façonner un décor de guirlande en trois jours, la gélatine ne vaut rien, c’est tout bénéfice, de plus elle se lave et on peut donc se resservir des pochoirs sur d’autres coloris. Sarreguemines va donc produire 1 nouveau décor tous les mois. Boulenger offre 100 000francs or pour l’utilisation exclusive de ce brevet. Il l’obtient. Et Choisy se lancera dans une frénésie de décors au rythme, selon les ans et les saisons, parfois, d’un par quinzaine! Mais il faut bien pallier au manque d’idée des dessinateurs, aux imitations des autres manufactures, et aussi, selon les régions, pouvoir changer, modifier un décor sans avoir à tout recréer. Il conservera donc, en ayant la primeur de l’idée, les mêmes pièces de forme, ajustant les chapeaux, les anses et les pieds, des décors qu’il mêlera à d’autres en changeant uniquement le nom de la série .
Ainsi dans ce pot à beurre, il reprend le décor aux Fruits rouges et celui d’Oiseaux des Campagnes, pour en faire une série mitigée qui se nommera JARDINS, et qui n’existera qu’en deux coloris: empire et bleu. C’était le début de la Grande Industrie qui prenait ses marques dans les manufactures, c’est le grand essor du 19éme, et c’est ainsi que les plus grands vont marquer les mémoires, rendre indélébile cette mode à la française, cette foison d’idée, de couleurs, de décors, devenir des références, et, référant, devenir des ….. marques et faire baver d’envie l’ Europe industrielle et surtout les USA. Il fallait de l’idée, de la création et une gestion extraordinaire.
Ces grands industriels, passionnés, comme Boulenger à Choisy, Charbonnier à Longchamp, de Geiger à Sarreguemines conçoivent ce qui va faire l’apanage de l’industrie du 20éme siècle: le design. Créer des nouveautés pour susciter un besoin, une envie, un manque. Imaginez que Boulenger gagnera tellement d’argent qu’il achetera en même temps et Baccarat et Saint-Louis pour se tailler un empire dans l’Art de la Table. Commentaires de Mr J-L de C.
Ci-dessous détails du décor Pièce non signée simplement un chiffre en creux dans la pâte.